Bébés made in India

  • Société

Bébés made in India

  • 2018
  • 52 min

Fin 2015, le gouvernement indien interdit le recours aux mères porteuses pour les étrangers. Mais pendant des années, l'Inde était surnommée la fabrique à bébés.

  • Enquête

Résumé

En 2016, l'Inde interdit aux étrangers de recourir à une mère porteuse indienne, ce qui a bouleversé la vie de milliers de couples du monde entier.

Depuis le milieu des années 2000, le pays était devenu la "fabrique à bébés du monde" et était accusé d'entretenir la "marchandisation du corps" de femmes pauvres. Ce documentaire vous présente la réalité de cette réalité, avant l'interdiction édictée en 2016. 

Qui porte ces enfants ? Des femmes indiennes, pauvres et illettrées, qui ne comprennent pas toujours grand-chose à la procréation médicalement assistée. Elles savent juste qu’elles gagneront entre 2000 et 4000 euros, une fortune pour elle, mais elles savent aussi qu’elles ne verront jamais l’enfant qu’elles auront porté pendant neuf mois. Elles devront se cacher le temps de la grossesse car, en Inde, prêter son corps pour porter l’enfant d’une autre est assimilé à de la prostitution : c’est faire commerce de son corps. Mais, avec l’argent qu’elles auront gagné, elles pourront payer des études à leurs enfants….

Les cliniques, elles, ont toujours revendiqué une "situation gagnant-gagnant" : des femmes pauvres gagnent de l'argent, améliorant ainsi leur mode de vie, et des couples sans enfant réalisent leur rêve de parentalité.

Nos deux journalistes ont suivi en 2010 deux couples américains venus se "faire faire" un enfant en Inde. Jennifer et Ryan sont arrivés un jour de décembre 2008 dans une bourgade du sud de l’Inde en provenance de leur Wisconsin natal. Ils sont venus y chercher un enfant, leur enfant. Conçu avec leurs gênes, il a grandi pendant neuf mois dans le ventre d’une femme indienne. Jennifer, atteinte d’un cancer de l’utérus, réalisait enfin son rêve de maternité et quand elle a saisi l’enfant, elle avait du mal à contenir son émotion. A quelques kilomètres de là, à Bombay, Jeffrey et Darrin, un couple homosexuel, a fait le déplacement depuis Hawaii pour rencontrer le Dr Kadal, une spécialiste de la procréation assistée. Eux feront appel à une donneuse d’ovocytes indienne et à deux mères porteuses.

Pourquoi les couples du monde entier font-ils le choix de concevoir un enfant à l’autre bout du monde ? Parce que l’Inde propose des prix imbattables. Pour 10 000 euros, il est possible d’avoir un enfant. Et pour se donner plus de chances, aussi : les médecins indiens n’hésitent pas à implanter jusqu’à sept embryons, au risque de provoquer des grossesses multiples. 

Face à l’augmentation de la demande internationale, les cliniques qui proposent des « mères porteuses » se sont multipliées. Les agences de tourisme médical intègrent dans leurs menus, au milieu d’une opération de la hanche ou du genou, une gestation pour autrui. Le marché devient très porteur : le nombre d’enfants nés en Inde grâce à des mères porteuses a plus que doublé entre 2013 et 2016. 

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